La vérité sur la guerre au Yémen ne doit pas rester enterrée sous les décombres

Rasha Mohamed   |   28 septembre 2015   19h25

INTERNATIONAL - Angoisse, frustration, peine, impuissance, colère.

J'étais submergée par un mélange de tous ces sentiments alors que je me tenais aux côtés de Mohamed, une heure après l'attaque aérienne qui avait détruit sa maison à Sanaa, la capitale du Yémen. J'étais abasourdie. Il était accablé de douleur et restait sans voix, assis en sous-vêtements devant les décombres de sa maison, son visage barbouillé de sang et de poussière.

Mohamed venait de perdre son fils âgé de huit ans, Sami, dans une attaque aérienne des forces de la coalition menée par l'Arabie saoudite. L'attaque avait eu lieu une heure avant mon arrivée sur place, le 2 juillet. Sa fille de 14 ans, Sheikha, et son fils de six ans, Hamoodi, étaient toujours en vie à ce moment-là, mais ils étaient coincés sous les décombres. Je suis entrée dans la structure squelettique qui avait été leur maison, et j'ai suivi le son des raclements et roulements jusqu'aux hommes qui travaillaient dur avec des leviers. Six hommes étaient en train de batailler pour faire basculer un énorme pan de toit tombé, sous lequel Sheikha et Hamoodi étaient coincés. Ils les appelaient, en vain, en criant leurs noms.

Je me suis sentie totalement impuissante comme je ne pouvais rien faire pour aider à extraire les deux enfants de dessous les ruines de leur maison. J'étais effondrée et j'aurais voulu être superwoman, pendant que leur père sanglotait en arrière-plan et que la maison se désagrégeait au-dessus de nos têtes. J'entendais les avions de la coalition qui continuaient de faire des tours au-dessus de nous, d'une manière presque triomphante. Aux dépends de qui ? De ces pauvres enfants qui ont finalement été extraits des décombres, sans vie, 15 heures plus tard. C'était trop tard.

La vérité est crue et horrible. Les souffrances des civils sont le prix à payer pour chaque conflit armé. Et le Yémen ne fait pas exception à cette règle. Mais je pense que, souvent, les hommes politiques et les autres parties intéressées ne veulent pas montrer cette image dans tous ses horribles détails, alors ils se cantonnent aux généralités.
En réalité, pour un grand nombre de gens au Yémen, tous les détails de cette guerre font mal. Prenez par exemple le jeune Hamada âgé de 14 ans, qui a été amputé de toute la jambe à cause d'une frappe d'obus dans son quartier d'Inshaat, à Aden. Il m'a dit qu'il pense ne plus jamais pouvoir jouer ; il ne va certainement plus voir la vie de la même façon. Quand je me suis rendue à son chevet chez lui, il était gêné et a voulu recouvrir sa jambe amputée. J'avais honte et je me suis sentie coupable à cause de mon indiscrétion et parce que je lui faisais revivre cette épreuve avec mes questions.

Mais il s'est ouvert à moi et m'a raconté qu'un obus avait atterri dans son quartier alors qu'il était allé chercher de l'eau, et qu'un éclat était entré dans sa jambe. La famille a dû déménager dans un autre quartier pour échapper aux affrontements entre des groupes armés rivaux. Alors que nous étions assis là, dans leur nouvelle maison, je pouvais entendre le son des combats au loin. Je savais qu'ils n'étaient pas davantage en sécurité dans cet endroit. Alors que je regardais les grands yeux expressifs d'Hamada, je me suis demandé ce qu'un enfant innocent comme lui pouvait bien avoir fait pour mériter un tel sort.

Quand on est sur le terrain, on a une poussée d'adrénaline qui nous enveloppe. On voit des corps, des membres amputés, des blessures infectées, des gens à la rue et malades, mais on s'interdit de réagir car notre souffrance est minuscule par rapport à ce qu'on observe.

Quand j'ai rencontré Anhar Najeeb, dans une unité de soins intensifs à Aden, son regard était suppliant et elle m'implorait avec des mots prononcés avec difficulté. Ses yeux se sont voilés de larmes quand elle a lutté pour lever la main afin de montrer sa souffrance. Mais elle n'y est pas arrivée parce qu'un éclat de shrapnel l'a laissée paralysée des quatre membres à la suite d'une attaque à la roquette Grad contre son quartier de Block 4, à Aden. Elle m'a raconté qu'ils venaient d'y emménager pour échapper aux affrontements et à la dengue qui sévissaient dans leur ancien quartier de Crater. Mais cela n'a servi à rien.

"Qui va s'occuper de mon frère handicapé mental maintenant ? Qui va s'occuper de mon fils sourd et muet ? Regarde-moi : je ne peux pas bouger.", a-t-elle dit en fondant à nouveau en larmes. J'étais cette fois encore submergée par mon impuissance, et tout ce que j'avais envie de faire c'était la serrer dans mes bras et lui dire que tout allait bien se passer. Mais la réalité et la vérité m'ont glacée ; je me suis sentie paralysée mentalement et émotionnellement alors que j'étais penchée au-dessus de son lit.

Au Yémen, la souffrance est partout présente. Les bombes continuent de tomber du ciel, les combats acharnés font rage sur le terrain, et avec eux viennent les maladies, la faim, la privation de logement, la terreur et la mort. Mais le monde préfère détourner les yeux. Il est pathétique et écœurant de constater à quel point la vie humaine compte peu pour la communauté internationale.

Les civils au Yémen méritent mieux. Je ne peux peut-être pas sauver tous les enfants coincés sous des décombres ni faire des miracles pour rendre la vie ou l'usage de leurs membres à ceux qui les ont perdus. Mais je peux au moins faire savoir ce qui est arrivé.

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Décapitation d'un jeune Saoudien: la France doit être à la hauteur

Jean-Etienne de Linares   |   24 septembre 2015   23h49

INTERNATIONAL - Jean-Etienne de Linares, délégué général de l'ACAT, adresse une lettre ouverte à Laurent Fabius à propos de la condamnation à mort d'Ali Mohammed Al-Nimr, qui doit être décapité et crucifié pour avoir participé à une manifestation alors qu'il avait 17 ans.

Combien d'heures Ali Mohammed Al-Nimr a-t-il encore à vivre? Combien d'heures avant que ce jeune homme de 21 ans soit décapité et que son corps crucifié soit exposé à la vue de tous? Tout cela pour avoir participé à des manifestations pacifiques alors qu'il n'avait que 17 ans.

La France est mobilisée. François Hollande vient de rappeler l'opposition de notre pays à la peine de mort: "J'ai toujours rappelé que cette position ne variait pas, ne connaissait aucune exception et que pour nous tout doit être fait pour faire cesser ces exécutions partout, et notamment en Arabie saoudite".

Nous nous réjouissons de cette parole ferme et sans ambiguïté. Mais l'action de la France ne peut s'arrêter là.

Si, comme nous l'espérons, Ali Mohammed Al-Nimr n'est pas exécuté dans les prochains jours, la France doit continuer à peser de toutes ses forces jusqu'à obtenir la grâce de ce jeune homme.
Mais au-delà, nous comptons sur vous pour que notre diplomatie mette tout en œuvre pour que ne soit exécutés ni les dizaines de condamnés qui attendent la mort en Arabie Saoudite, ni les milliers d'autres un peu partout dans le monde. Nous comptons sur vous qui affirmez que "Le combat contre la peine de mort constitue l'une des priorités de la France en matière des droits de l'homme." ou encore que "Sur le terrain, chaque ambassade de France est mobilisée par des démarches générales ou en faveur de cas individuels" ou encore que "Notre action se déploie en complémentarité à celle des fondations ou ONG impliquées contre la peine de mort."

Dans l'immédiat, tout de suite, il est encore temps d'agir pour Ali Mohammed Al-Nimr, par exemple en déclarant que la France pourrait remettre en cause tant la nomination de l'Arabie Saoudite à la tête du Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme des Nations unies que les ventes d'armes à un pays qui, pour la seule année 2015, a déjà exécuté plus de 130 personnes.

Nous ne doutons pas, Monsieur le Ministre, que vous souhaiterez traduire en actes les paroles généreuses qui sont celles de la France, qui sont les vôtres.

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  |   24 septembre 2015   12h09

INTERNATIONAL - Le pèlerinage annuel (ou hajj) à La Mecque a été endeuillé jeudi 24 septembre, après la mort de 717 personnes de différentes nationalités dans une bousculade. Le drame s'est produit à Mina –tout près de La Mecque–, en marge du rituel de la lapidation des stèles de Satan.

Cette gigantesque bousculade survient neuf ans après un précédent meurtrier, dans la même zone du pèlerinage. Le 6 janvier 2006, 364 pèlerins étaient morts dans une bousculade pendant le rituel de la lapidation.

bousculade la mecque

D'autres bousculades mortelles avaient déjà été recensées autour de ces stèles, notamment en 1994 (270 morts), 1998 (118 morts) et 2004 (251 morts). Et en 1990, ce sont 1426 pèlerins qui furent morts asphyxiés à la suite d'une panne du système de ventilation d'un tunnel, toujours à Mina.

Depuis 25 ans et ces drames successifs, la sécurité est l'un des points sensibles dans l'organisation du hajj, qui attire toujours plus de fidèles.

la mecque pelerinage

Les pèlerins à Mina en 2006

bousculade la mecque

Les pèlerins à Mina en 2015

Pourtant, depuis le dernier drame connu de 2006, l'Arabie saoudite avait adopté plusieurs mesures pour améliorer la gestion de la foule, rappelle Le Figaro. Des ponts à plusieurs niveaux avaient notamment été installés tandis que la présence policière avait été renforcée.

Cette année, l'Arabie saoudite avait ainsi mobilisé 100.000 policiers. Les autorités avaient affirmé avoir pris toutes les précautions contre les risques d'attaques, d'autant plus que l'Etat islamique avait revendiqué deux attentats sanglants contre des mosquées chiites dans l'est du royaume.

Les autorités avaient également mobilisé des armées de médecins et d'infirmiers pour faire face au risque d'une épidémie du coronavirus MERS, dont l'Arabie saoudite est le premier foyer au monde.

L'effondrement polémique d'une grue

Deux semaines avant le début du pèlerinage 2015, un drame d'un autre genre était venu ternir le tableau: le 11 septembre, une grue avait chuté sur le chantier d'agrandissement de la Grande mosquée de La Mecque, entraînant la mort de 109 personnes tandis que 400 autres furent blessées. Des vents violents soufflaient au moment de l'effondrement.

Depuis des décennies, la Grande mosquée est en chantier, chaque monarque saoudien cherchant à laisser son empreinte sur le saint des saints de l'islam avec des travaux d'extension toujours plus gigantesques, et la présence permanente de dizaines de grues sur le site:

la mecque

Selon Irfan al-Alawi, co-créateur de la Fondation pour la recherche du patrimoine islamique basée à la Mecque, "les autorités ont fait preuve de négligence face au danger représenté par ces grues". "(Les autorités) ne se préoccupent pas du patrimoine et se moquent de la santé et de la sécurité", ajoute-t-il.

De son côté, après l'effondrement de la grue le 11 septembre, un ingénieur du groupe qui mène le projet d'agrandissement avait rejeté les accusations de négligence. La grue avait été installée "de manière professionnelle" il y a "trois ou quatre ans", avait-il déclaré sous couvert d'anonymat, estimant que le drame relevait de la "volonté de Dieu".

Un chantier actuel de 400.000 m²

Lancé il y a quatre ans par le défunt roi Abdallah, le chantier actuel va agrandir de 400.000 m² la superficie de la Grande mosquée, l'équivalent de 50 terrains de football. Avec l'ambition d'y accueillir au même moment jusqu'à 2,2 millions de fidèles.

Si les autorités présentent ces chantiers comme une nécessité devant l'accroissement continuel du nombre de pèlerins, certains critiquent la transformation de ce lieu saint en véritable "Manhattan".

La pièce maîtresse du développement effréné de La Mecque est l'horloge géante qui domine la Grande mosquée. D'un diamètre de 46 mètres chacun, ses quatre cadrans de l'horloge composés de matériaux de haute technologie et lacérés d'or dominent de plus de 400 mètres le complexe religieux.

La tour qui la supporte mesure 601 mètres, ce qui en fait le troisième bâtiment le plus haut du monde. Elle est flanquée d'un complexe de six tours, comprenant un hôtel de luxe et un énorme centre commercial:

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En 2017, c'est tout simplement le plus grand hôtel du monde qui ouvrira sur place, l'Abraj Kudai, avec ses 10 000 chambres, 70 restaurants, cinq étages réservés à la famille royale saoudienne, quatre héliports, un centre commercial, des salles de conférence ainsi qu'une immense salle de bal. Le tout, pour la somme de 3,2 milliards d'euros.

la mecque

Par ailleurs, les fidèles sont bombardés de slogans publicitaires et les lumières de la tour troublent leur quiétude, estime Irfan al-Alawi. La Mecque "perd de sa spiritualité", assène-t-il. "Ce genre d'ambiance n'existe pas autour du Vatican. Alors pourquoi le fait-on ici?".

Mais Charif al-Harthi, de la Chambre de commerce de la Mecque, défend la tour de l'horloge, y voyant "un point de repère pour la Mecque et pour l'ensemble du royaume". Un autre responsable de la ville, Fahd al-Harbi, estime que l'objectif de la transformation de la Mecque, dont les nouveaux réseaux de transport, est de "faciliter le séjour des visiteurs".

Pour Abdallah Hasan, un Soudanais revenu à la Mecque après une absence de dix ans, les transformations de la ville sont positives en permettant aux pèlerins d'effectuer leurs rites "dans le confort".

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  |   24 septembre 2015   10h21

INTERNATIONAL - Au moins 717 personnes ont trouvé la mort et 805 autres ont été blessées dans une bousculade de pèlerins musulmans jeudi à Mina, près de La Mecque, d'après un dernier bilan de la Défense civile saoudienne.

Selon un responsable du ministère de la Santé, la bousculade s'est produite lors du rituel de lapidation de Satan qui consiste, pour les pèlerins, à jeter des cailloux en direction de trois stèles le représentant. Elle est survenue près de l'une des stèles lorsque des fidèles quittant le lieu se sont croisés avec un grand nombre d'autres qui voulaient l'atteindre, a-t-il dit à l'AFP.

L'Iran a ensuite imputé à des erreurs de sécurité cette bousculade, dans laquelle 43 Iraniens ont péri. "Pour des raisons qu'on ignore", un chemin a été fermé près de l'endroit où les pèlerins effectuent le rituel de la lapidation symbolique de Satan, a affirmé le chef de l'organisation iranienne du pèlerinage. "C'est cela qui a causé ce tragique incident", a ajouté Saïd Ohadi sur la télévision d'Etat iranienne. Le prince héritier d'Arabie a ordonné une enquête.

(Attention, images pouvant heurter)

Alors qu'ils célébraient le premier jour de l'Aïd al-Adha, la grande fête du sacrifice, les pèlerins tous vêtus de blanc et venus du monde entier ont commencé en matinée le rituel de la lapidation de Satan, dans la vallée de Mina, dans l'ouest de l'Arabie saoudite. Ce rituel consiste à jeter sept pierres au premier jour de l'Aïd al-Adha sur une grande stèle représentant Satan, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur les trois stèles (grande, moyenne, petite):

bousculade la mecque

bousculade la mecque

L'Arabie saoudite a mobilisé 100.000 policiers pour le pèlerinage et, tout au long du hajj, le flot des pèlerins, nombreux à s'abriter du soleil à l'aide de parapluies, a été canalisé par les cordons des forces de sécurité et de volontaires distribuant eau et nourriture.

Précédent drame à Mina

Le dernier drame au hajj remontait à 2006. Le 6 janvier, 76 personnes avaient péri dans l'effondrement d'un hôtel vétuste à La Mecque et le 12 janvier, 364 pèlerins étaient morts dans une bousculade pendant le rituel de la lapidation des stèles de Satan. La vallée de Mina est située à quelques kilomètres de La Mecque, premier lieu saint de l'islam.

Après ce rite de la lapidation, qui peut durer deux à trois jours, les pèlerins concluent leur hajj par de nouvelles circonvolutions autour de la Kaaba, construction cubique s'élevant au centre de la Grande mosquée de La Mecque et vers laquelle se tournent les musulmans pour prier.

Avant de se rendre à Mina, les pèlerins étaient regroupés mercredi soir dans la plaine de Mouzdalifa, au bas du Mont Arafat, pour immoler une bête en mémoire d'Abraham. Ce dernier avait, selon la tradition musulmane, failli immoler son fils Ismaïl avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de sacrifier un mouton à sa place.

La fête du sacrifice est célébrée par 1,5 milliard de musulmans à travers le monde et le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam. Selon les autorités saoudiennes, 1,4 million de pèlerins sont venus cette année de l'étranger et des centaines de milliers du royaume.

A l'occasion du pèlerinage, les autorités avaient affirmé avoir pris toutes les précautions contre les risques d'attaques, d'autant plus que le groupe extrémiste sunnite Etat islamique a revendiqué deux attentats sanglants contre des mosquées chiites dans l'est du royaume.

Elles ont aussi mobilisé des armées de médecins et d'infirmiers pour faire face au risque d'une épidémie du coronavirus MERS, dont l'Arabie saoudite est le premier foyer au monde.

Le hajj avait commencé mardi avec les fidèles entrant dans un état de purification appelé "ihram". Les hommes ne portent que deux pièces de tissu blanc non cousues et les femmes un habit couvrant leur corps à l'exception du visage et des mains.

Deux semaines avant le début du pèlerinage, la chute d'une énorme grue dans la Grande mosquée de La Mecque avait déjà coûté la vie à 109 personnes le 11 septembre, relançant les questions liées à la sécurité sur place.

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Geoffroy Clavel   |   23 septembre 2015   15h23

PEINE DE MORT - De nombreuses personnalités politiques de tous bords ont pris publiquement la défense d'un jeune manifestant, chiite, Ali Mohammed al-Nimr, condamné à mort en Arabie Saoudite et qui pourrait être exécuté de manière imminente.

Sous pression, le Quai d'Orsay s'est résolu ce mercredi 23 septembre à appeler Ryad à la mesure et "à surseoir à cette exécution". "La France est préoccupée par la situation d'Ali Mohammed al-Nimr, condamné à mort alors qu’il était mineur au moment des faits", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Romain Nadal, rappelant l'opposition de la France à la peine capitale "en tous lieux et toutes circonstances".

"La France a toujours la même réaction, elle est très ferme et très claire : en toute occasion, tout pays, quel qu'il soit, nous refusons la peine de mort", a renchéri de son côté le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, à l'issue du Conseil des ministres.

Ali Mohammed al-Nimr a été accusé d'appartenir à une organisation criminelle après avoir participé à des manifestations du Printemps arabe en 2012, lorsqu'il avait 17 ans, et condamné à mort après des aveux obtenus sous la torture. Il est aussi le neveu du cheikh Nimr Baqr al-Nimr, un chef religieux opposant au régime, lui aussi emprisonné et condamné à mort. Des experts de l'ONU ont appelé mardi Ryad à "annuler" cette exécution.

Amnesty International a indiqué en août qu'au moins 2.208 personnes avaient été exécutés en Arabie saoudite entre janvier 1985 et juin 2015, dont près de la moitié étaient des étrangers. Des mineurs et des handicapés mentaux figuraient également parmi les personnes exécutées.

Une pluie de critiques contre l'Arabie Saoudite

Mais l'affaire est hautement sensible compte tenu des relations diplomatiques importantes nouées entre le royaume saoudien et la France. Ce que dénoncent de nombreux responsables politiques français, scandalisés autant par la peine encourue par le jeune homme (décapitation suivie de crucifixion) que par le fait que l'Arabie Saoudite va prendre la tête d'une commission du Conseil des droits de l'homme.

Le député LR Bruno Le Maire a notamment adressé une question écrite au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius pour que celui-ci obtienne la grâce du jeune activiste auprès des autorités saoudiennes. Dans un communiqué, le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon a interpellé François Hollande pour qu’il intervienne "fermement auprès de l’Arabie saoudite pour arrêter cette barbarie". A l'Assemblée nationale, le député PS du Pas-de-Calais, Guy Delcourt, a décidé quitter le groupe d'amitié France-Arabie Saoudite de l'Assemblée nationale.

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Que celui qui bafoue les droits de l'homme soit décapité

Yanick Barrette   |   22 septembre 2015   23h39

DROITS DE L'HOMME - L'horreur... Plusieurs pensaient pourtant que c'était un canular; mais non. L'horreur s'est confirmée lundi... Faisal bin Hassan Trad, l'ambassadeur de l'Arabie saoudite à l'ONU, a officiellement été nommé à la tête du panel du Conseil des droits de l'homme (CDH). Oui, oui, le même panel qui est notamment chargé de faire la promotion et de renforcer la protection des droits de l'homme dans le monde entier.

Pardon?

Oui, oui, l'Arabie saoudite, cette monarchie absolue islamique qui base son système judiciaire sur la charia...

Oui, oui, un pays où la liberté d'expression n'existe pas...

Oui, oui, le deuxième pays qui réalise le plus d'exécutions au monde... sans parler des décapitations publiques...

Oui, oui, l'État qui a décapité beaucoup plus de personnes que n'a pu le faire l'État islamique...

Oui, oui, le pays qui détient le pire classement, selon UN Watch, en matière de liberté de culte et de droits des femmes...

Oui, oui, l'État où les minorités religieuses, politiques, sexuelles n'ont aucun droit...

Oui, oui, l'un des endroits les plus répressifs et intolérants de la planète...

C'est ce que je vous dis! L'Arabie saoudite, par le biais de la nomination de Faisal Trad, vient de s'emparer de la tête du CDH.

Au fait, octroyer la tête du panel du Conseil des droits de l'homme à Trad et l'Arabie saoudite, c'est un peu comme donner la palme d'or environnementale à la Chine, ou encore récompenser Donald Trump pour sa très grande ouverture à l'égard des Mexicains... Vous comprenez? Ça n'a aucun sens! Ni queue, ni tête...

Donc, la question qui tue: Trad et l'Arabie saoudite, suite à cette nomination, vont-ils défendre les droits du blogueur saoudien Raïf Badawi? Vont-ils défendre ceux de Ali Mohammed al-Nimr, qui sera, selon toute vraisemblance, crucifié jeudi? L'histoire de Badawi est connue, mais celle de al-Nimr très peu. Ce dernier a subi un procès secret sans qu'il puisse avoir recours à un avocat pour le défendre. Al-Nimr, un chiite, a été condamné et torturé pour s'être opposé au régime wahhabite, reposant sur le sunnisme. D'ailleurs, selon l'International Business Times, al-Nimr sera, le 24 septembre, «décapité puis son corps attaché à une croix et laissé jusqu'à pourrissement». Belle façon de rendre hommage à un homme...

En résumé, l'ONU vient d'attribuer la présidence du panel du CDH à cet État totalitaire et sanguinaire... Ouf, au moins, je sais maintenant que mes droits sont bien protégés, un peu comme ceux de Badawi et de al-Nimr.

Si vous êtes comme moi et que vous trouvez que cette désignation n'a aucun sens, alors il faut se demander ce qui se cache derrière celle-ci... L'argent, la corruption, le pétrole, le chantage, etc.? L'Arabie saoudite a-t-elle monnayé sa place à la tête du panel? Aurait-elle pu effectuer du maraudage ou, pire encore, des menaces?

Par exemple, aurait-elle pu vendre son rôle au sein de la coalition contre l'État islamique ou ses interventions au Yémen contre ce poste hautement stratégique à l'ONU? Sans avoir de réponses, voilà des questions néanmoins pertinentes...

L'affectation de Faisal Trad et, par extension, de l'Arabie saoudite à la tête du panel du Conseil des droits de l'homme ne constitue rien de moins qu'une importante défaite pour les droits de l'homme. Cela représente également un considérable déshonneur pour l'ONU, ainsi que pour son image, qui continue de se ternir.

En instituant l'horreur au sein du Conseil des droits de l'homme, l'ONU vient, à mon sens, de se discréditer sur le plan éthique et moral... Oui, aujourd'hui, l'ONU a l'air d'une vraie farce.

Bref, maintenant que cette nomination scandaleuse est confirmée, que celui qui bafoue les droits de l'homme soit décapité!

Ce billet est également publié sur le Huffington Post Québec.
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Aurore Barlier   |   21 septembre 2015   17h42

INSOLITE - Ce Saoudien a probablement épuisé son quota de chance pour le reste de sa vie. Il a échappé de près à la mort après la chute d'une vitre, tombée à quelques centimètres seulement de son crâne.

Alors qu'il marchait paisiblement dans une rue ensoleillée d'Arabie Saoudite, ce passant a eu la surprise de voir une vitre tomber d'un bâtiment, pour venir s'écraser juste à côté de lui. En le frôlant, la vitre le fait tomber.

Le Saoudien ne semble toutefois souffrir d'aucune séquelle, puisqu'il se contente de ramasser son keffieh et de faire demi-tour, comme on peut le voir dans la vidéo en tête d'article filmée par une caméra de surveillance.

Détail qui fait froid dans le dois: quelques secondes avant la chute de la vitre, l'homme s'est arrêté pour vérifier s'il n'avait pas quelque chose de collé sous la semelle de sa chaussure, sans quoi il aurait probablement reçu la vitre en pleine tête...

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  |   12 septembre 2015   08h09

INTERNATIONAL - Un bilan toujours plus lourd. Au moins 107 personnes ont été tuées et 238 blessées vendredi 11 septembre lorsqu'une grue s'est effondrée sur la Grande mosquée de La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, à une dizaine de jours du grand pèlerinage des musulmans.

Le Royaume va accueillir des centaines de milliers de pèlerins pour le hajj - qui doit débuter le 21 ou le 22 septembre -, l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens. Selon l'agence officielle saoudienne SPA, près de 800.000 pèlerins sont déjà arrivés dans le pays.

Le pèlerinage aura lieu comme prévu malgré le drame de la Grande Mosquée, a-t-on appris samedi matin. "Cela n'affectera en aucun cas le hajj", a déclaré à l'AFP un responsable saoudien sous le couvert d'anonymat, ajoutant que les réparations à la Grande mosquée prendraient probablement quelques jours.

Cité par l'agence de presse iranienne Irna, le directeur de l'Organisation du hajj a indiqué que 15 pèlerins iraniens avaient été blessés. Trois ont notamment eu des membres fracturés, selon Saeid Ohadi. Le porte-parole des deux saintes mosquées (La Mecque et Médine), Ahmed ben Mohamed al-Mansouri, cité par l'agence saoudienne SPA, a indiqué que la grue était tombée à 16h10 heure française "en raison de vents violents et de fortes pluies".

Abdel Aziz Naqour, qui a dit travailler à la mosquée, a déclaré à l'AFP qu'il avait vu la grue tomber après qu'elle eut été frappée par les intempéries. "S'il n'y avait pas eu le pont Al-Tawaf, le bilan des victimes aurait été pire", a-t-il dit en référence à un passage couvert qui entoure la Kaaba et qui a amorti la chute de la grue.

Des images de la chute de la grue ont été diffusées sur le web :

La Kaaba est un imposant édifice en forme cubique dont les pèlerins font sept fois le tour pendant le pèlerinage, et en direction de laquelle les musulmans prient cinq fois par jour.

Le gouverneur de la région de La Mecque, le prince Khaled al-Faiçal, a ordonné l'ouverture d'une enquête, et se dirigeait vers la mosquée, selon le compte officiel Twitter @makkahregion.

Irfan al-Alawi, co-créateur de la Fondation pour la recherche du patrimoine islamique basée à la Mecque, estime que les autorités ont fait preuve de négligence face au danger que représentait ces grues. "Ils ne se préoccupent pas du patrimoine et ils se moquent de la santé et de la sécurité", a-t-il déclaré à l'AFP.

Des militants sur internet ont exhorté sur Twitter les habitants de La Mecque à donner du sang dans les hôpitaux de la région. Des photos circulant sur les réseaux sociaux ont montré des corps ensanglantés gisant dans une cour de l'immense mosquée sur laquelle s'est fracassée la grue. Une vidéo diffusée sur YouTube montrait des personnes hurlant et courant juste après qu'un énorme fracas a été entendu. Un énorme nuage de fumée y est aussi visible.

Le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays compte des dizaines de millions de musulmans, a souhaité sur Twitter "un prompt rétablissement aux blessés" et indiqué que ses "pensées et prières vont aux familles de ceux qui ont perdu la vie". Son homologue britannique David Cameron a publié un message quasi identique sur le même média: "Mes pensées et prières vont à ceux qui ont perdu des êtres chers à La Mecque aujourd'hui".

La Grande mosquée, appelée en arabe Masjid al-Haram (la mosquée sacrée), est généralement bondée le vendredi, jour hebdomadaire de repos et de prière chez les musulmans. Un énorme projet est actuellement en cours pour agrandir la superficie de la mosquée de 400.000 mètres carrés, ce qui permettrait d'accueillir jusqu'à 2,2 millions de personnes à la fois.

La mosquée, dont la partie la plus ancienne date du 16e siècle, est ainsi entourée de plusieurs grues utilisées pour exécuter ces travaux. Le hajj n'a pas connu d'incidents majeurs ces dernières années, l'Arabie saoudite investissant des milliards de dollars dans le transport et les autres infrastructures pour faciliter les mouvements de la foule qui y prend part.

En janvier 2006, 364 pèlerins étaient morts piétinés lors d'un mouvement de panique, et 251 deux ans auparavant. En juillet 1990, 1426 pèlerins avaient péri, la plupart étouffés lors d'un mouvement de panique dans un tunnel.


عاجل . سقوط ونش في الساحه الشرقبه في الحرم

Une photo publiée par @vampy2003 le

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  |   11 septembre 2015   18h56

INTERNATIONAL - Au moins 87 personnes ont été tuées et 184 blessées vendredi lorsqu'une grue s'est effondrée sur la Grande mosquée de La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, à une dizaine de jours du début du pèlerinage, a indiqué la défense civile sur Twitter.

Peu de détails étaient disponibles dans l'immédiat sur les circonstances de l'accident mais des photos circulaient sur les réseaux sociaux montrant des corps ensanglantés gisant dans une cour de la mosquée où une partie de la grue semble avoir chuté.

De fortes pluies frappaient La Mecque lorsque l'incident a eu lieu. La Grande mosquée est généralement bondée le vendredi, jour hebdomadaire de repos et de prières chez les musulmans. Elle abrite notamment la Kaaba, une très grande construction en forme de cube dont les pèlerins font sept fois le tour, et en direction de laquelle les musulmans prient cinq fois par jour.


عاجل . سقوط ونش في الساحه الشرقبه في الحرم

Une photo publiée par @vampy2003 le

Le gouverneur de la région de La Mecque, le prince Khaled al-Faiçal a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'incident.

L'accident intervient alors que l'Arabie saoudite s'apprête à accueillir le 21 ou le 22 septembre des centaines de milliers de pèlerins pour le hajj, l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.

800.000 pèlerins déjà arrivés vendredi

L'agence officielle saoudienne SPA a indiqué vendredi que près de 800.000 pèlerins étaient déjà arrivés vendredi en Arabie saoudite pour effectuer le hajj.

Parmi eux figurent notamment de nombreux Iraniens. Cité par l'agence de presse iranienne, le directeur de l'organisation du Hajj a indiqué que 15 pèlerins iraniens avaient été blessés.

Un énorme projet est actuellement en cours pour agrandir la superficie de la mosquée de 400.000 mètres carrés, ce qui permettrait d'accueillir jusqu'à 2,2 millions de personnes à la fois. La mosquée est ainsi entourée de plusieurs grues utilisées pour exécuter ces travaux.

La mosquée, dont la partie la plus ancienne date du XVIe siècle, est ainsi entourée de plusieurs grues utilisées pour exécuter ces travaux.

Le hajj n'a pas connu d'incidents majeurs ces dernières années, l'Arabie saoudite investissant des milliards de dollars dans le transport et les autres infrastructures pour faciliter les mouvements de la foule qui y prend part.

En janvier 2006, 364 pèlerins étaient morts piétinés lors d'un mouvement de panique, et 251 deux ans auparavant. En juillet 1990, 1426 pèlerins avaient péri, la plupart étouffés lors d'un mouvement de panique dans un tunnel.

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Égypte: la guerre du gaz sera-t-elle déclarée?

Olivier d'Auzon   |   7 septembre 2015   14h20

INTERNATIONAL - La Méditerranée orientale est devenue une zone d'exploration gazière très active, notamment après la découverte de gros gisements gaziers au large d'Israël et de Chypre. Mais tout récemment, c'est bien la découverte par le groupe pétrolier Italien ENI de l'un des des plus grands gisements offshore de gaz naturel dans les eaux territoriales de l'Égypte qui pourrait changer la donne du secteur énergétique dans la région.

Le gisement pourrait représenter un potentiel de 850 milliards de mètres cubes, sur un secteur de 100 kilomètres carrés, assure ENI dans un communiqué, évoquant un "champ de gaz super-géant". Le potentiel du gisement découvert s'élève à 30.000 milliards de mètres cubes et qu'il s'agit de la découverte du premier gisement de cette taille depuis 1967.

Dans ce contexte, Sherif Ismaïl, le ministre égyptien du Pétrole s'est empressé de confirmer la nouvelle tout en précisant que les opérations de développement devraient durer quatre ans. Il faudra donc attendre environ 2020 avant que la production ne démarre sur le site de Shorouk.

La stratégie gazière d'Israël pourrait être menacée

Qu'on se dise, la découverte de ce gisement de gaz tient du miracle pour l'Égypte. Et c'est bien la stratégie gazière d'Israël qui pourrait être menacée. Chacun sait que l'État hébreu avait projeté d'exporter en l'Égypte du gaz d'un champ gazier Léviathan, situé au large des côtes israéliennes.

De fait, l'Égypte projetterait d'arrêter d'importer du gaz pendant une période de trois à cinq ans, déclare le porte-parole du ministère égyptien du Pétrole, Hamdi Abdel Aziz, dans une interview à la télévision égyptienne. "Il est important que nous n'ayons pas besoin d'importer du gaz d'autres pays", a tenu à préciser Hamdi Abdel Aziz.

Et il y a plus, "une telle découverte peut être suffisante pour combler une partie du fossé énergétique de l'Égypte. Ils vont probablement combler d'abord leurs besoins domestiques, avant de discuter de plans pour l'exportation, et les perspectives israéliennes d'exportation de gaz vers l'Égypte vont s'en trouver diminuées" indique l'analyste Robin Mills de Manaar Energy Consulting.

La stratégie de Léviathan est à revoir

Dans cette perspective, on relèvera volontiers qu'au cours de l'été 2014, Léviathan avait signé une lettre d'intention avec British Gas pour fournir la bagatelle de 105 milliards de mètres cubes à l'usine de liquéfaction de gaz égyptienne de Bristish Gas sur une durée de quinze ans. Tandis que les exploitants du champ Tamar avaient signé en février 2015 un accord préliminaire d'une valeur de 15 milliards de dollars, pour exporter un quart de leurs réserves à destination d'une autre usine égyptienne de liquéfaction, contrôlée par l'espagnol Union Fenosa Gas (détenu à hauteur de 40% par ENI).

La guerre du gaz n'est-elle pas en passe d'être ranimée entre l'Egypte et Israël?

Aujourd'hui, le gazoduc qui traverse le Sinaï entre l'Égypte et Israël est la cible d'attentats répétés, pratiquement une fois par mois depuis la révolution égyptienne de février 2011. Et pour mémoire, le Caire avait suspendu par le passé ses livraisons de gaz en raison de tensions commerciales et politiques.

Et c'est ainsi que les autorités israéliennes et égyptiennes, chacune de leur côté, avaient minimisé à l'époque la portée de cette décision, et assuré qu'elles n'auraient aucune conséquence diplomatique.

Pour l'heure, le ministre du Pétrole égyptien s'est borné à indiquer que la découverte de ce formidable gisement n'aurait aucune incidence sur les négociations en cours entre les entreprises privées israéliennes et égyptiennes. Pour autant, il n'a pas levé le voile sur le fait de savoir, si à terme, un retrait de ces accords était envisageable.

A l'avenir "l'Égypte dépendra moins de l'extérieur" pronostique Dominique Moïsi, chercheur à l'Institut Français des Relations Internationales. Et ce dernier d'ajouter: "On a vu au cours des dernières années l'Égypte prendre ses distances avec les Etats-Unis, qui avaient eux-mêmes pris leurs distances à l'égard du régime du maréchal Sissi. Cela veut dire qu'il y a un nouvel équilibre régional qui se met en place avec un peu plus d'Égypte et encore moins d'Arabie Saoudite".

Mais il n'en demeure pas moins que la découverte du méga gisement off shore dans les eaux territoriales égyptiennes constitue assurément une nouvelle étape dans la dégradation des relations entre Israël et l'Égypte depuis la chute de Moubarak.

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Le terrible carnage de la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen

Donatella Rovera   |   31 août 2015   22h40

INTERNATIONAL - ADEN, Yémen -- La petite Rahma âgée de cinq ans est étendue inconsciente dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital du 22 Mai de la ville d'Aden, dans le sud du Yémen. Son visage est couvert de brûlures, des bandages recouvrent ses multiples blessures à la tête et ses yeux sont fermés sous ses paupières gonflées. Quand elle reprendra connaissance - ou plutôt si elle reprend connaissance, car les médecins ne savaient pas si elle s'en sortirait - elle découvrira qu'elle ne pourra plus jamais revoir sa mère.

Sa mère, Naama, fait partie des 10 membres de sa famille, dont cinq femmes et quatre enfants, qui ont été tués le 9 juillet dans un raid aérien qui a détruit l'école Musaab bin Omar dans le village de Tahrur, au nord d'Aden. L'école abritait des familles déplacées par le conflit entre la coalition menée par l'Arabie saoudite et des groupes armés houthis et leurs alliés, qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes régions du pays à la fin de l'année dernière. Dix autres de ses proches, des enfants pour la plupart, ont été blessés lors de cette attaque.

La tante de Rahma, Salama, qui a perdu trois filles dans ce bombardement - l'une d'elle était un bébé de 20 mois - n'arrêtait pas de demander : "Pourquoi nous ont-ils bombardés ?" Je n'avais pas de réponse à lui donner. Au cours des semaines que j'ai passées au Yémen, que j'ai traversé du nord au sud, entre mi-juin et mi-juillet, j'ai chaque jour rencontré des familles dont des proches, souvent des enfants, avaient été tués ou blessés dans de telles frappes aériennes.

Les Houthis et leurs alliés sont les cibles déclarées de la campagne de frappes aériennes menée par la coalition depuis cinq mois. Or, en réalité, ce sont des civils comme la petite Rahma et sa famille qui paient bien trop souvent le prix de cette guerre. Des centaines de civils ont été tués lors de telles frappes alors qu'ils dormaient chez eux ou qu'ils vaquaient à leurs occupations quotidiennes là même où ils étaient venus chercher refuge pour échapper au conflit. Pendant ce temps, les États-Unis ont fourni des armes qui ont permis un grand nombre de ces homicides.

Ce conflit a encore aggravé une situation humanitaire déjà catastrophique dans ce pays le plus pauvre du Moyen-Orient. Avant ce conflit, plus de la moitié de la population du Yémen avait besoin d'une aide humanitaire. C'est à présent 80 % de la population qui nécessite une telle aide, mais le blocus sur les importations imposé par la coalition est maintenu dans une grande partie du pays et le conflit continue de gêner la distribution par les organisations humanitaires internationales de fournitures et produits qui font cruellement défaut. Les dommages infligés la semaine dernière par les frappes de la coalition contre le port de la ville d'Hudaydah, dans le nord-ouest, qui est le seul point d'entrée de l'aide humanitaire pour le nord du pays, n'en sont que le dernier exemple en date. Et la situation va certainement encore se dégrader : le Programme alimentaire mondial de l'ONU a averti la semaine dernière qu'il existait un risque de famine au Yémen pour des millions de personnes, principalement des femmes et des enfants.

Les bombes lâchées par les avions de l'opération menée par l'Arabie saoudite ont bien trop souvent touché des civils, ce qui a contribué à ce désastre humanitaire. Dans les ruines de l'école Musaab bin Omar, les maigres possessions des familles qui s'y étaient réfugiées comprennent quelques vêtements d'enfants, des couvertures et des marmites. Je n'y ai trouvé aucun signe d'activité militaire qui aurait pu faire de ce site une cible militaire. Mais j'y ai vu les restes d'armes utilisées pour la frappe aérienne : l'aileron d'une bombe d'emploi général série MK80 de conception américaine, similaire à ceux retrouvés sur de nombreux autres sites frappés par la coalition.

C'est loin d'être le seul exemple où des armes américaines ont été utilisées pour tuer des civils yéménites. Dans le village de Waht, non loin de l'école, une autre frappe aérienne de la coalition avait tué 11 fidèles dans une mosquée deux jours plus tôt. Là aussi, des survivants et des proches des victimes désorientés ont demandé pourquoi ils avaient été pris pour cibles. L'une des deux bombes lâchées sur la mosquée n'avait pas explosé et elle était encore quasiment intacte quand je me suis rendue sur le site. C'était une bombe d'emploi général MK82 de fabrication américaine, équipée d'un dispositif de mise à feu également de fabrication américaine. Cette bombe de 227 kilos portait les inscriptions "bombe explosive" et "tritonal" (le type d'explosif qu'elle contient).

Il arrive dans une guerre que des erreurs d'identification des cibles et d'exécution des attaques se produisent. Dans ce cas, les parties responsables sont tenues de prendre rapidement les mesures nécessaires pour éviter que les mêmes erreurs ne se reproduisent. Mais rien n'indique que ce soit le cas au Yémen : cinq mois après le lancement de la campagne de frappes aériennes de la coalition, chaque jour des civils innocents continuent d'être tués et blessés, ce qui suscite de graves inquiétudes quant à ce mépris manifeste pour la vie des civils et pour les principes fondamentaux du droit international humanitaire. Les frappes qui sont menées tout en sachant qu'elles vont faire des victimes parmi les civils sont des attaques disproportionnées ou aveugles et elles constituent des crimes de guerre.

Si les États-Unis ne font pas formellement partie de la coalition menée par l'Arabie saoudite, ils apportent leur aide à la campagne de frappes aériennes en fournissant des renseignements et des dispositifs de ravitaillement en carburant en vol pour les bombardiers de la coalition. La somme totale de l'aide qu'ils apportent à la coalition rend les États-Unis partiellement responsables des pertes civiles résultant des attaques illégales. Washington est en outre depuis longtemps l'un des principaux fournisseurs d'équipements militaires de l'Arabie saoudite et d'autres membres de la coalition. Les États-Unis leur ont ainsi fourni les armes qu'ils utilisent au Yémen. Quel que soit le moment où les armes utilisées par les forces de la coalition au Yémen ont été acquises - que ce soit avant ou depuis le déclenchement de la campagne de frappes aériennes - les pays qui fournissent les armes ont la responsabilité de veiller à ce qu'elles ne soient pas utilisées pour commettre des violations du droit international.

Les conséquences désastreuses de ces armes de fabrication américaine vont empoisonner le Yémen pendant des années. À Inshur, village non loin de la ville septentrionale de Saada, j'ai vu un champ plein de sous-munitions BLU-97 de fabrication américaine (des petites bombes de la taille d'une boîte de soda contenues dans des bombes à sous-munitions). Beaucoup de ces sous-munitions se trouvaient sur la surface du champ, non explosées, ce qui représentait un grand danger pour les personnes qui ne s'en méfieraient pas : les habitants des environs, les fermiers et les bergers qui risquaient de marcher dessus ou de les ramasser. Dans l'un des hôpitaux de la ville, j'ai rencontré un jeune garçon de 13 ans qui a marché sur l'une de ces sous-munitions non explosées à Inshur, causant ainsi son explosion. Plusieurs os de son pied ont été broyés.

Les bombes à sous-munitions ont été interdites par une convention internationale en 2008. Mais dans les années 1990, les États-Unis ont vendu ce type de bombes à sous-munitions qui polluent maintenant les champs d'Inshur. Chacune de ces bombes à sous-munitions contient jusqu'à 200 petites bombes, qui sont dispersées sur une large zone au moment de l'explosion de la bombe. Mais souvent beaucoup de ces petites bombes n'explosent pas lors de l'impact, et elles représentent ainsi un héritage mortel de la guerre pour les années qui suivent.

Les frappes aériennes de la coalition ont été particulièrement intenses dans le nord du pays, notamment à Saada et autour de cette ville qui est un bastion houthi et qui compte quelque 50 000 habitants. Quand j'ai visité la ville en juillet, j'ai été abasourdie par l'étendue des destructions : Saada est à présent en ruines, la majeure partie de la population est partie et les maisons, les commerces, les marchés et les bâtiments publics ne sont plus que des tas de décombres causés par des frappes aériennes incessantes et souvent menées sans discrimination. Un porte-parole de la coalition a déclaré en mai que toute la ville de Saada était considérée comme une cible militaire, ce qui est contraire au droit international humanitaire qui exige que les belligérants fassent à tout moment la distinction entre les civils et les cibles militaires.

Le droit international est manifestement violé à Saada et dans les villages dans ses environs. Une série de frappes aériennes de la coalition visant un village à Sabr, près de Saada, ont tué au moins 50 civils, pour la plupart des enfants, et fait neuf blessés dans l'après-midi du 3 juin. La moitié du village a été totalement détruite. Les villageois qui ont survécu m'ont montré les tas de gravats qui avaient été leurs maisons. Ghalib Dhaifallah, père de quatre enfants, a perdu son fils Moaz âgé de 11 ans ainsi que 27 autres membres de sa famille dans cette attaque. Il m'a dit que son fils jouait avec ses cousins dans le centre du village à l'endroit précis du point d'impact de la première attaque. "Nous avons creusé pendant des jours pour retrouver les corps ; nous avons pu identifier des morceaux de corps uniquement grâce aux vêtements", m'a-t-il dit.

Si ce sont les frappes aériennes incessantes de la coalition qui ont jusqu'à présent tué le plus grand nombre de civils, ces derniers sont de plus en plus souvent pris au piège des échanges de tirs entre les Houthis et des groupes armés opposés aux Houthis, chacun de ces deux clans étant soutenu par des unités des forces armés à présent divisées. Les combats se sont intensifiés depuis que des soldats des Émirats arabes unis participent aux opérations au sol aux côtés des combattants anti-Houthis. Ils ont repris Aden, la deuxième ville du pays, ainsi que son principal port. Les groupes armés houthis qui ont été forcés de se retirer d'Aden et d'autres secteurs qu'ils contrôlaient jusqu'à une date récente, ont posé des mines qui ont déjà tué des dizaines de civils. De nombreux civils qui avaient été déplacés par le conflit dans la région d'Aden ne peuvent actuellement pas retourner chez eux à cause du danger mortel que représente ce terrible héritage de la guerre.

Une solution négociée à cette guerre destructrice reste hors de portée étant donné que toutes les parties à ce conflit s'abstiennent de façon persistante de respecter leurs obligations au titre du droit international. Une telle impunité a sans nul doute favorisé bien d'autres crimes encore. Cela ne peut plus durer. La mise en place d'une commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les crimes de guerre et sur les autres violations des lois de la guerre dont toutes les parties au Yémen sont présumées responsables pourrait jouer un rôle important en termes de dissuasion. Quels que soient les moyens utilisés, la communauté internationale doit adresser un message ferme aux belligérants pour leur faire savoir que d'autres abus ne seront pas tolérés et qu'ils devront répondre de leurs actes - afin que d'autres enfants ne subissent pas le même sort que la petite Rahma.

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  |   7 août 2015   16h49

MISTRAL - A peine un accord de remboursement signé avec la Russie de Vladimir Poutine que les Mistral auraient trouvé acquéreur selon une information publiée par le journal Le Monde. D'après le quotidien, l'Arabie saoudite et l'Egypte seraient candidates pour acheter les bâtiments de guerre français.


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  |   4 août 2015   11h30

POLÉMIQUE - La polémique sur les vacances du roi d'Arabie saoudite n'est pas près de désenfler. Alors que l'on a appris lundi 3 août que le roi Salmane quittait la côte d'Azur où ce dernier avait fait privatiser la plage à proximité de sa villa, le médecin urgentiste Patrick Pelloux a rappelé sur Twitter la dette qu'avait contractée la monarchie envers les Hôpitaux de Paris depuis des années.

"Avant de partir le roi d'Arabie saoudite pourrait payer ses factures de 3,7 millions d'euros aux Hôpitaux de Paris. Un geste de politesse!", a tweeté celui qui est également chroniqueur à Charlie Hebdo.

Cette ardoise de 3.7 millions d'euros a été confirmée ce mardi au Parisien par l'AP-HP et Patrick Pelloux a livré plus de détails sur cette somme. Plus précisément, ce n'est pas le roi en personne qui a contracté cette dette, mais le royaume d'Arabie saoudite. "Le vrai problème, c'est que de richissimes chefs d'Etat, des personnels d'ambassade viennent se faire soigner en France puis laissent leur ardoise derrière eux", explique le médecin urgentiste qui déplore le fait qu'en France, "nous sommes trop sympas avec les rois et diplomates".

Il y a également une explication diplomatique à cette dette. En effet, pour réclamer son dû, l'hôpital doit "passer par le quai d'Orsay" ce qui peut gêner des négociations diplomatiques dont les intérêts sont tout autres. Quand on compare aux dizaines de milliards d'euros qui sont en jeu pour la vente de Rafale à la monarchie, les 3,7 millions d'euros de frais médicaux paraissent en effet dérisoires.

Sauf que cela commence à peser lourd pour l'AP-HP. Comme l'explique Le Parisien la somme des impayés cumulés par les pays étrangers représentaient quelques 118 millions d'euros à la fin de l'exercice 2014.

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Le roi d'Arabie Saoudite quitte la Côte d'Azur

Xavier Delucq   |   3 août 2015   14h10

ÉCONOMIE - Alors qu'il devait séjourner un mois, le roi Salmane d'Arabie a déjà quitté l'aéroport de Nice après quelques jours en France. L'important dispositif de sécurité va être levé et les touristes vont pouvoir profiter des plages en toute liberté. Les retombées économiques ont-elles été à la hauteur des sacrifices concédés par Cannes?

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Retrouvez la première bande dessinée de Xavier Delucq parue chez Des auteurs Des livres.

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